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Projets exploratoires

Projets exploratoires

Dans ce dossier

marais : prairies de fauche séparées par un canal @inrae.fr

Depuis plusieurs décennies, les changements de l'agriculture en Europe, incluant à la fois intensification et déprise selon le contexte géographique, sont en partie responsables d’une modification importante de la biodiversité, les populations d'oiseaux des milieux agricoles étant particulièrement impactées (perte globale de 48 % des effectifs européens en 30 ans). Cependant, peu d'études ont quantifié, au sein des milieux agricoles, le recul ou le maintien de cette biodiversité selon l’évolution des systèmes de culture et du contexte paysager (la composition et la configuration du paysage).

composition photo papillons, prairie pâturée par des chevaux, buse variable perchée @Goudet, UEPAO, Beltramo

Le constat de l’érosion de la biodiversité ne fait plus de doute, l’agriculture étant mise en avant comme le premier facteur de ce déclin. L’enjeu de la préservation/restauration de la biodiversité suscite une mobilisation croissante de la part de nombreux acteurs (associations naturalistes, pouvoirs publics, acteurs du monde agricole…). Au-delà de la volonté d'agir, se pose une question majeure : comment faire pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de biodiversité lorsque la problématique même de la conservation de la biodiversité n’est pas partagée ? Quels démarche, outils et connaissances faut-il développer pour que la biodiversité devienne un enjeu pour les acteurs des filières agricoles au même titre que la production ?

paysage avec prairie, rivière et champ de colza @Roben_david_pixabia libre de droit

Les politiques publiques environnementales se traduisent par des outils de contractualisation de plus en plus diversifiés qui peuvent avoir des impacts sur les droits de propriété foncière. Or ces pratiques contractuelles impactant les propriétaires fonciers, publics et surtout privés, sont encore insuffisamment documentées. LANDEV va en explorer plusieurs aspects.

moutons paturant en bord de Loire @:C. Chapelier

Le pastoralisme ovin est une solution fondée sur la nature d'entretien d'habitats naturels patrimoniaux. Les berges de Loire sont pâturés pour maintenir les paysages ouverts. Le projet DispersaL va étudier les effets de cette pratique sur la dynamique spatiale et temporelle de la flore sur les bords de Loire pâturés. Il va notamment étudier comment les troupeaux transportent les graines le long de leur parcours pastoral.

Diversité des couverts agricoles en systèmes de polyculture-élevage et haies bocagères à différentes échelles

La transition vers des systèmes agricoles durables et résilients, alliant conservation de la biodiversité et amélioration des services écosystémiques, est nécessaire. Pour opérer la transition vers de tels systèmes multifonctionnels, il convient de combler les manques de connaissances sur les leviers mobilisables par les agriculteurs à différentes échelles (parcelle, exploitation, paysage), pour soutenir les performances socioéconomiques et environnementales des systèmes agricoles. Cela nécessite de tenir compte des freins et leviers au changement de pratiques, liés aux arbitrages des agriculteurs au niveau de l’exploitation (entre les différentes ressources biophysiques, sociales, etc.) et aux facteurs externes à l’exploitation (marchés, filières, politiques publiques).

Vue aérienne du dispositif de 160 parcelles : une étude approfondie de 40 traitements de prairies et d'agroprairies, avec quatre réplicas chacun, sur le site de Crouël à Clermont-Ferrand, géré par INRAE

Les interactions entre la diversité végétale et microbiologique du sol sont essentielles pour réguler les cycles de carbone et de nutriments dans les agroécosystèmes. La diversité microbienne influence la nitrification, la dénitrification et la séquestration du carbone, tandis que la diversification des espèces végétales pourrait améliorer l'utilisation du carbone et de l'azote microbien en synchronisant l'offre et la demande de nutriments. MODIMIV développe des simulateurs pour ces interactions dans les systèmes prairiaux multi-spécifiques.

nacelle avec 2 personnes pour installer des capteurs dans la canopée @C. Couteau_UMR EFNO INRAE

La rétention d’arbres-habitats, épargnés par les coupes, est une recommandation en faveur de la biodiversité forestière. L’idée est de permettre aux espèces forestières de réaliser leur niche, en garantissant un microclimat tamponné en sous-bois et des dendromicrohabitats. Les changements climatiques en cours exposent ces arbres à des stress accrus (sécheresse, canicule) entraînant des dépérissements. La défoliation des houppiers risque de modifier le microclimat forestier et sa stratification verticale du sol à la canopée. En se retrouvant exposés à des conditions climatiques exacerbées sur une double ligne de front verticale (canopée-atmosphère) et horizontale (peuplement fermé-trouée exploitée), les arbres de rétention restent-ils efficaces ?

De nombreux travaux montrent le rôle central joué par les systèmes agricoles dans l’effondrement de la biodiversité. L’évaluation de la performance des systèmes agricoles en termes de maintien de la biodiversité constitue une étape indispensable pour accompagner leur transition agroécologique. Or les indicateurs de biodiversité prédictifs sont peu nombreux, en particulier au niveau du paysage. Le paysage est pourtant le niveau d’organisation écologique le plus adapté pour évaluer l’effet des systèmes agricoles sur la biodiversité.

Photo METAGROFORESTRY © INRAE

Les systèmes agroforestiers (SAF) sont des systèmes agricoles complexes, diversifiés et durables associant des arbres à des cultures et/ou des pâturages afin d’améliorer la fourniture de services écosystémiques. Ils peuvent augmenter la production agricole, réduire l’érosion des sols, conserver la biodiversité, améliorer la séquestration du carbone, atténuer les émissions de gaz à effet de serre, et améliorer la fertilité des sols. Les différents types de SAF varient par leur diversité végétale et leur structure, dans l'espace ou dans le temps et tirent leurs bénéfices des interactions écologiques entre leurs différentes « sous-unités » (arbres, cultures annuelles, cultures pérennes, prairies, végétation spontanée...).

iSERV lac Annecy © J.Guillard

La diversité intraspécifique est une composante majeure de la biodiversité qui est actuellement affectée par les activités humaines. La faune piscicole subit notamment les effets du changement climatique, de la pêche et de la pollution. Ces espèces soutiennent de nombreux services écosystémiques pour la culture et les loisirs et font l’objet de plusieurs pratiques de gestion. La modification de leur diversité intraspécifique pourrait donc avoir des impacts sur les écosystèmes aquatiques et les services associés.

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