Paysage avec cours d'eau © N. Bonada
METAECOSERV - Consortium 2021 / 2022

Le concept de métacommunautés comme outil pour la compréhension et la gestion des services écosystémiques dans les hydrosystèmes - METAECOSERV

Les eaux douces, hotspots de biodiversité et supports majeurs de services écosystémiques, sont parmi les écosystèmes les plus menacés sur Terre. Les mesures de gestion de ces écosystèmes ont classiquement été pensées à des échelles locales, sans nécessairement prendre en compte la variabilité paysagère dans les plans d’action, ce qui a souvent limité le succès de ces mesures. Aujourd’hui, notre compréhension de la façon dont la biodiversité et les services écosystémiques sont organisés dans ces environnements dynamiques a considérablement progressé, notamment grâce à l'émergence des concepts de métacommunautés et méta-systèmes, formalisant les processus et dynamiques spatio-temporelles des communautés et des écosystèmes. Or, l’apport de ces concepts dans le domaine des services écosystémiques en milieu aquatique n’a pas encore été formalisé, testé ni traduit en outils de gestion.

Paysage avec cours d'eau © N. Bonada

Au cours des deux dernières décennies, notre compréhension de la façon dont la biodiversité et les services écosystémiques sont organisés dans ces environnements dynamiques a progressé grâce à l'émergence des concepts d’écologie du paysage, de métacommunauté et du paradigme de méta-système. Ces cadres reconnaissent que les processus locaux (e.g. filtre environnemental, interactions biotiques) et régionaux (e.g. dispersion, contexte biogéographique, flux de matière et d'énergie) interagissent pour déterminer l'organisation spatiale des populations, des communautés et des processus écosystémiques dans un paysage donné. Le cadre méta-systémique a été décliné conceptuellement pour les populations, les communautés et commence à l’être pour les processus écologiques et la conservation de la biodiversité. Cependant sa contribution dans le domaine des services écosystémiques en milieu aquatique n’a pas encore été formalisée, testée, ni traduite en recommandations et outils de gestion. 

Ce consortium vise à déterminer, adapter et tester l’apport de la théorie des méta-systèmes et ses corollaires dans la compréhension et la gestion des services écosystémiques supportés par les hydrosystèmes. Il propose d’étendre le concept des métacommunautés à l’ensemble des services écosystémiques afin de mieux comprendre les liens entre biodiversité et services écosystémiques et leur organisation spatio-temporelle dans les paysages. Ce travail permettra d’identifier des échelles spatiales pertinentes de gestion des hydrosystèmes dans un contexte de changement global. En effet, une meilleure intégration des processus écologiques régionaux impliqués dans l’organisation spatio-temporelle de la biodiversité dans les pratiques de gestion permettra de conserver et restaurer efficacement la biodiversité et les processus écosystémiques associés dans un environnement global changeant en particulier face aux événements extrêmes (inondations, sécheresses, tempêtes) qui altèrent de manière récurrente les connectivités physiques et écologiques des hydrosystèmes.

Démarches

METAECOSERV formalisera l’apport du concept de métacommunautés dans la compréhension des services et leur spatialisation au sein des hydrosystèmes, en précisera les hypothèses et les limites vis-à-vis de la distribution des services écosystémiques, en s'appuyant sur une revue bibliographique approfondie détaillant notamment les mécanismes sous-tendant le maintien de la biodiversité dans les paysages fragmentés, et sur une synthèse conceptuelle. Cette réflexion inclura les différentes facettes de la biodiversité, de l’échelle locale (alpha) à l’échelle régionale (gamma),

Ce travail permettra ainsi de :

  1. Recenser et analyser les efforts précédents visant à inclure les aspects biodiversité dans la compréhension des services écosystémiques dans les hydrosystèmes
  2. Questionner l’apport du concept de métacommunautés dans ce contexte, en explorant sa déclinaison en fonction des capacités et modes de dispersion des organismes
  3. Synthétiser les connaissances autour des liens biodiversité-fonctions écosystémiques (BEF) et leur applications dans les hydrosystèmes 
  4. Décliner ces questions au sein des différents compartiments des hydrosystèmes (têtes de bassin versant, lacs et plans d’eau, zones ripariennes et hyporhéiques, fleuves, estuaires) et à leurs interfaces.

 

Participants

Structures INRAE

Partenaires

 

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